Les femmes sans-abri et le viol

Aujourd’hui nous souhaitons vous parler d’une dure réalité qui touche les femmes à la rue : le viol.

D’après l’INSEE, deux sans-abris sur cinq (environ 38%) sont des femmes. Celles-ci sont exposées en permanence aux violences masculines et en particulier la nuit parce qu’elles deviennent alors de véritables proies. Pour se protéger, elles maltraitent leur corps afin de dissimuler toute trace de féminité… se rasent les cheveux pour paraître repoussantes. Il leur est impossible de dormir car elles ont peur d’être agressées. Il ne s’agit pas ici de vol de sac ou d’objets personnels mais de violences physiques dirigées contre elles uniquement parce qu’elles sont vulnérables.

Une menace constante

Contrairement aux idées reçues, les femmes à la rue sont susceptibles de subir un viol à chaque instant. Même de jour. Or, personne n’y prête attention car ce sont des femmes sans-abri. Les violences proviennent des hommes sans-abri mais aussi des cols blancs et parfois même du personnel des centres d’hébergement mixtes. Pour cette raison, les femmes à la rue rechignent souvent à passer la nuit à l’intérieur. Elles ne peuvent faire confiance à personne. En temps normal, un viol serait signalé à la police et une plainte serait déposée. Or, les femmes sans-abri ne signalent pas les agressions en raison du manque de considération de la société à leur égard et également en raison de la défiance qu’elles ressentent vis-à-vis de la police et la crainte de ne pas être crues.

Des femmes témoignent

Les témoignages ne manquent pas. Certains sont connus comme celui de l’ancienne SDF Anne Lorient qui raconte son calvaire dans un livre : Mes années barbares où elle écrit avoir été violée 70 fois pendant les 17 années qu’elle a passées dans la rue (de 18 à 35 ans). Elle insiste sur la nécessité de créer des lieux d’accueil réservés aux femmes. En effet, selon l’association Entourage, une femme sans-abri serait agressée toutes les 8 heures en France D’autres témoignages ne sont pas aussi connus mais sont non moins réels comme celui de Fatou (prénom modifié), une jeune femme d’une vingtaine d’années forcée de quitter son pays en raison de la guerre et des violences qu’elle y subit de la part de son père.

Un chemin semé d’embûches

Son périple de l’Afrique à l’Europe dure des mois et Fatou qui pense avoir échappé à un pays en guerre et à la brutalité de son père doit faire face à de nouvelles violences. Violée à plusieurs reprises pendant son voyage, elle tombe enceinte. Par chance elle est recueillie par une personne bienveillante qui l’oriente ensuite vers notre association.

Aujourd’hui encore, Fatou porte les stigmates physiques et psychiques des violences subies. Même si elle n’est plus à la rue aujourd’hui, le chemin est encore long vers le retour à une vie normale.

Pour toutes ces raisons, le seul endroit où les femmes sans-abri puissent se sentir en sécurité est un centre d’accueil qui leur soit réservé. C’est ce nous avons imaginé et que nous souhaitons voir devenir réalité.

Aidez-nous à concrétiser ce projet pour elles. Faites un don :

 

0 réponses

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *