Avec le froid qui s’installe, les besoins des femmes sans-abri sont croissants. Pour elles, dormir dehors est un défi à relever chaque nuit, mais le froid ne fait qu’ajouter une difficulté supplémentaire.

Nous avons rencontré beaucoup d’hommes et de femmes dans les rues de Grenoble. Globalement, le nombre de personnes à la rue augmente et la part des femmes elle aussi est plus importante. On assiste, en quelque sorte, à une féminisation de la rue.

Des besoins réels

Les besoins de ces femmes varient, mais elles ont toutes besoin d’écoute, de contact social et d’un regard bienveillant qui leur permette de sentir qu’elles sont une personne à part entière. Parmi elles, nous avons rencontré J., une dame âgée qui a trouvé un lieu où dormir et se cacher : une cave. Son cas nous a particulièrement touchés du fait que J., malgré la précarité de sa situation, nous apparaît souriante et positive. Elle n’ose pas nous dire qu’elle a faim. Nous lui offrons un sandwich de pain mou, car J. a perdu beaucoup de dents. Elle ne peut pratiquement plus mastiquer. Elle refuse, de prime abord, un sac à dos que nous voulions lui donner en pensant qu’il serait peut-être plus utile à une femme qui n’aurait pas de perspective de quitter la rue. J. pense que sa situation est transitoire et qu’elle va retrouver une vie normale. Elle le croit sincèrement. Elle finit par accepter le sac à dos et des produits de soin. Elle repart se mettre au chaud toute contente et souriante. Nous sommes remplies d’admiration devant tant de courage et de dignité. C’est une belle leçon de vie qu’elle nous donne.

Toutes ces rencontres nous enrichissent et nous montrent à quel point, il est possible d’améliorer la vie de ces femmes en leur apportant régulièrement des denrées alimentaires et des produits de soin. Même si l’objectif final est bien de permettre à ces femmes de quitter la rue, en attendant, nous pouvons améliorer leur quotidien juste avec un sourire, un chocolat chaud et quelques affaires. Ce n’est pas grand-chose pour nous qui dormons au chaud et mangeons à notre faim, mais pour toutes ces femmes, c’est une manière d’apporter de la douceur dans la rudesse de leur vie.

Une précarité croissante dans nos sociétés

Nous ne pouvons accepter de laisser cette précarité croissante s’installer dans les sociétés occidentales qui se prétendent « développées ». Un accident de la vie peut nous faire tomber dans le précipice. Nous vivons dans une société en pleine mutation avec des flux migratoires n’ayant jamais atteint de telles proportions. Nous ne pouvons rester immobiles. Nous devons faire quelque chose. La situation est alarmante.

D’autant plus que depuis quelques années, nous assistons à l’arrivée de familles entières à la rue. Rien qu’à Paris, on estime à 700 le nombre de familles avec enfants qui dorment dehors

https://www.sudouest.fr/2019/11/20/paris-700-enfants-et-leurs-familles-a-la-rue-chaque-soir-6847341-10407.php

Cette situation appelle une véritable politique sociale à grande échelle, car si c’est déjà difficile pour les adultes, on ne peut accepter que des enfants en bas âge vivent dehors. Leur fragilité et leur dépendance les mettent en péril. Là aussi, les femmes sont touchées, mais cette fois-ci elles ne sont pas seules à affronter la rue. Or, peut-on considérer que leur situation est moins alarmante que celles des femmes seules qui vivent dans la rue ? Nous croyons, au contraire, qu’une mère de famille vit en quelque sorte une double peine en n’ayant pas de toit. D’une part, elle doit faire attention à elle, même si la présence d’une figure masculine à ses côtés peut limiter le risque, et d’autre part, elle doit veiller à ce que ses enfants vivent le mieux possible leur existence précaire et instable.

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Toute l’équipe de Bien-être pour elles vous dit MERCI !