Portraits de femmes : Linda

Nous commencerons dès aujourd’hui une série de portraits de femmes que nous avons rencontrées depuis la création de notre association, il y a 11 ans déjà. Ces femmes sont toutes passées par notre local, certaines n’ont aujourd’hui plus besoin de nous, d’autres sont encore dans la détresse, certaines sont désormais bénévoles. Toutes ont leur histoire : dures, aberrantes et symptomatiques de notre société, emprisonnées dans les méandres de l’administration, victimes d’une double peine car non seulement à la rue mais aussi femmes. Heureusement toutes voient ou ont derrière elles la sortie du tunnel grâce à leur force et leur détermination. Bien-Être pour Elles se propose de redonner leur dignité et d’accompagner ses femmes, parfois mères, qui ne manquent pas de courage.

Les femmes que nous vous présenterons ont toutes choisi de vous raconter leur histoire. La plupart ne souhaitent pas dévoiler leur identité, certaines craignent pour leur sécurité, d’autres ont honte du chemin qu’elles ont parcouru. Ce que nous retenons de ces nombreux témoignages, c’est avant tout la force de ces femmes et leur immense instinct de survie malgré les turpitudes de la vie. Elles ont toutes trouvé chez Bien-Être pour Elles une oreille attentive, des mots réconfortants et surtout leur dignité (maître mot de notre association).

Linda

Nous vous présenterons aujourd’hui l’histoire de Linda* (le prénom a été changé) qui a fui la torture et les sévices psychologiques de son père. Après de nombreuses années de maltraitance (son corps témoignant de ces méfaits), Linda a tout quitté pour sa survie : son pays, sa famille, ses amies.

Lors de son périple jusqu’en France, elle a tout connu : la faim, la peur, les violences sexuelles ayant entraînées une grossesse non désirée. Elle est finalement arrivée en France et a trouvé du réconfort dans notre local. Linda a pu nous raconter son histoire par le biais d’un interprète. Cette femme était dans une immense détresse psychologique et avait besoin d’écoute et de nourriture. Nous avons essayé de lui apporter tout le réconfort possible. Elle semblait avoir tout vécu à seulement 25 ans et restait hantée par une terrible déchirure…Elle avait dû partir en laissant ses trois enfants au pays.

Nous n’avons aujourd’hui plus de nouvelles de Linda.

Les structures déjà en place à Grenoble ont été en incapacité de lui fournir un logement ou des solutions pérennes. Elle a donc du reprendre sa dure vie d’errance.